Les soucis du Congo

Est-ce un pays pauvre ?

La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec des inégalités très marquées malgré ses multiples et diverses richesses. Le sous-sol du pays recèle des minerais rares ou très riches, dont l’exploitation est confiée à de grandes entreprises étrangères qui font travailler les habitants dans des conditions pas toujours parfaites. Le climat tropical permet la production de plusieurs récoltes par an, en particulier le « chou de Chine ». Mais le déboisement est intense en particulier dans la grande périphérie des villes. L’exode rural est massif. Les villes se développent rapidement, s’étalant sur des surfaces immenses, l’habitat  est très simple : une parcelle avec quelques cultures et quelques poules, une maison de plein pieds, couverte de tôle ondulée, et un mur d’enceinte.   On retrouve cette situation dans tous les pays de la terre mais ici elle s’explique surtout par les différents conflits aux effets dévastateurs qu’a connus le pays.

Les violations des droits humains, – résultat des conflits armés – en particulier des enfants et des femmes, ont eu des répercussions très profondes au sein des populations. En 2002, 80 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n’ont aucun revenu. Les disparités régionales sont très fortes. Les populations de l’est du pays vivaient en moyenne avec 32 dollars par an et par habitant alors que celles du sud disposaient de 138 dollars et celles de la province de Kinshasa, de 323 dollars, dix fois plus qu’à l’est. La pauvreté se manifeste par la malnutrition qui touche entre 30 et 50 % des femmes et des enfants. Au total, 16 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. De nombreux groupes vulnérables se sont formés (réfugiés, orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats) qui manquent de soins et de nourriture.

Quels sont les accès à la santé ?

De manière générale, les indicateurs sociaux ont des niveaux préoccupants : le taux de mortalité infantile est passé de 12,5 pour mille en 1990 à 17,0 pour mille en 2000, le taux de mortalitématernelle de 800 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 2 000 décès pour 100 000 naissances actuellement, l’espérance de vie était de 42 ans en 2002 contre une moyenne africaine de 51 ans, l’accès aux services de santé de base est inférieur à 26 pour cent. Le paludisme fait des ravages en RDC.

De plus, des maladies autrefois éradiquées comme la trypanosomiase, la lèpre et la peste ont resurgi, et la pandémie du VIH/SIDA touche plus de 4 pour cent de la population entre 15 et 49 ans. Le chiffre pourrait s’élever à 20-22 pour cent dans les provinces orientales où il y a encore quelques troubles. Selon les dernières estimations, environ 750 000 enfants ont perdu au moins un de leurs parents en raison de la maladie.

Cette situation perdure depuis déjà des décennies.

Comment sont les écoles, le système éducatif ?

Du fait de la carence de l’État, le système éducatif au Congo est essentiellement financé par les parents. Le taux de scolarisation est de 52 % et le taux général d’analphabétisme (en 2004), très élevé – 33,2 % –, atteint 43,3 % chez les femmes. La scolarisation primaire a diminué à cause de l’isolement des régions, de l’incapacité croissante des parents à payer les frais scolaires, du manque d’entretien des infrastructures, du manque de manuels scolaires et de la baisse de la qualité de l’instruction. Les instituteurs perçoivent un salaire de moins de 20$ par mois. Le programme national prévoit l’école universelle à l’horizon 2015, mais l’objectif ne paraît malheureusement pas crédible. La recherche scientifique et technologique est menée tantôt sous la direction du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et tantôt sous la direction du ministère de la Recherche scientifique et technologique.

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