L'histoire de la maison Katimel

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En République Démocratique du Congo, la Maison Katimel est ouverte depuis 2006. En effet pour des raisons économiques et sociales, des filles fuient ou sont chassées du domicile familial. Elles n’ont plus de toit et vivent alors dans les rues de Lubumbashi. La maison Katimel a été créée par les sœurs de Sainte Ursule. Elle s’est donnée pour mission d’accueillir et de réinsérer les petites et jeunes filles qui sont dans la rue.


À la maison où elles sont accueillies, les filles sont encadrées par des sœurs ou des éducatrices qui se relaient sur 24 heures. Les filles accueillies dans la maison Katimel ont entre 5 et 13 ans; elles participent à la vie de la maison en faisant la cuisine le ménage et la lessive. Elles ont aussi quelques activités ludiques. Une sœur assure la responsabilité de diriger la maison et accompagne les filles pour qu’elles reprennent confiance en elles. Un veilleur de nuit assure la sécurité.
En complément de l’accueil, la mission est la réinsertion familiale. Les filles ne sont pas des orphelines, elles ont des parents plus ou moins proches prêts à les accueillir pour peu qu’on leur en donne les moyens, par une prise en charge de l’école et parfois un micro-crédit pour démarrer un petit commerce.Les jeunes filles sont ainsi, dans la mesure du possible, réinsérées dans une famille. Quand c’est impossible, elles vont chez d’autres religieuses dans d’autres maisons dont certaines tenues par des religieuses (à Lubumbashi certaines maisons de l’oeuvre de Maman Marguerite sont tenues par des laïcs) qui se chargent de l’éducation et de la formation professionnelle.


Pour éviter les retours à la rue, il a été décidé de garder les enfants le temps nécessaire à leur resocialisation. Depuis 2008 elles sont donc scolarisées, ainsi elles apprennent le Français, le calcul, elles sont brillantes à l’école et sont fières de leurs bonnes notes. L’école nécessite un uniforme et une contribution pour payer les professeurs. Il existe aussi un petit hôpital à proximité qui permet des prises en charge médicale.


Depuis la création de la maison par la Compagnie des sœurs de Sainte Ursule, plus de 350 filles ont retrouvé un foyer. Cela nécessite beaucoup de temps et parfois un suivi dans les familles.

 

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Pourquoi les filles se retrouvent-elles à la rue ?

La République Démocratique du Congo est un pays tropical où se succèdent une saison sèche et froide et une saison chaude et humide. Lubumbashi est à 1200 m d’altitude, et à certaines période de l’année, le froid peut être la cause de décès d’enfants en bas âge et dénutris.


La population dans sa grande majorité vit dans des conditions très précaires ayant difficilement accès aux soins et à la scolarisation. La survie alimentaire se fait au jour le jour, une partie de la population cultive des parcelles avec du manioc du choux de chine pour faire face. La pauvreté touche toute la population, paradoxe dans un pays possédant tant de ressources naturelles (minières et autres) mais dont les revenues de l’exploitation profitent qu’à quelques uns ce qui fragilise la vie des familles.


La République Démocratique du Congo est un pays en guerre. Celle-ci à l’est (Kivu) entraîne un flot de réfugiés (ils sont très présents mais pas majoritaire en nombre dans la population) qui arrive à Lubumbashi. Ce sont souvent des femmes seules avec enfants, sans ressource, sans lieu d’accueil et parfois sans connaître la langue. Les hommes ont été enrôlés ou tués. Les femmes ont subi des sévices graves.


Le taux de positivité au HIV est élevé et le SIDA entraîne une déstructuration de la famille avec des décès des recompositions familiales. Traditionnellement un enfant est précieux, mais avec les problèmes économiques et familiaux, les petits garçons ont été les premières victimes et ont été abandonnés, puis maintenant ce sont des petites filles qui se retrouvent à la rue.

Suite à ces malheurs dans la famille, les enfants sont accusés de sorcellerie ce qui justifie leur abandon.
Parfois ce sont les deux parents qui sont décédés (sida) laissant la charge des enfants à des grands parents ou des personnes de la famille qui si un problème arrive, soit de ressources, soit de santé, chasse l’enfant lui demandant de se débrouiller seul.


Pour la plupart, la crise économique et sociale est le facteur important dans les attitudes des parents, elles ont été abandonnées ou chassées sous le prétexte de sorcellerie, ou ont fui la violence familiale et vivent pour les plus âgées, de la prostitution. Celles-ci peuvent se retrouver enceintes, parfois plusieurs fois. Le devenir de l’enfant est des plus incertain. Bien sûr, certaines sont atteintes du Sida.


Les plus jeunes ont entre 5 et 13 ans. Ce sont elles qui sont accueillies dans la maison Katimel. C’est donc un lieu d’accueil nécessaire mais aussi une mission de longue haleine.