Actus
Compte rendu de visite Avril 2023 voyage à LUBUMBASHI de Nicole et Gilles CROYERE
Nous avons été très bien accueillis par toute l’équipe de Katimel et par les enfants qui semblaient nous connaître alors que nous n’étions pas venus depuis 5 ans. C’était très touchant. Nous avons passé du temps à la maison dans la journée avec Betty (assistante sociale), Jocemyne (aspirante à la vie religieuse), maman Jeanne (éducatrice), sœur Marie (de la congrégation Sainte-Ursule), soeur Angèle de la congrégation au Tchad) et sœurs Angèle (de la congrégation, coordinatrice de la maison depuis un an).
Nous avons pu assister aux tâches ménagères et à la cuisine, accompagner au marché, à l’école, assister aux ateliers de peinture de Thomas Kabula, prendre du temps avec les filles surtout les plus grandes qui parlent bien le français.
Nous avons accompagné sœur Marie pour emmener une enfant dans sa famille pour les congés et nous sommes allés avec Betty pour une réunification.
Nous avons accompagné deux garçons chez papa Michel, lieu d’accueil de garçons accolé à une école et un centre de formation, rendu visite à Papa Paul et maman Régine qui hébergent depuis plusieurs années Henriette et Scola, jeunes adultes.
Nous avons également rencontré les soeurs Salésiennes qui ont un centre Laura pour les filles à la rue, nous avons passé une journée a Loukouni le centre créé par le gouverneur Moise il y a plusieurs années.
Nous avons aussi passé du temps avec cinq anciennes de Katimel et une enfant externe.
La vie à la maison Katimel
Les activités dans la maison sont diverses tant au niveau de l’entretien de la maison que de la cuisine et des loisirs. Les grandes s’occupent des plus jeunes avec beaucoup de soin et d’affection. Elles se montrent responsables. Elles s’organisent très bien sont autonomes pour ces tâches. L’éducation à la vie se fait au jour le jour en fonction des événements et demandes.
Les filles sont scolarisées en primaire dans une école de proximité où travaille une ancienne de Katimel, Béa, et en secondaire à Tujikazé. Trois ne sont pas scolarisées car soit arrivée trop récemment comme Mado, soit ayant une déficience intellectuelle.
A Katimel les enfants sont mises en responsabilité et sont éduquées en vue d’être des femmes responsables. Pour exemple les chambres contiennent quatre lits; une grande est responsable du rangement et de la lessive et aide les plus jeunes à se préparer.
Les repas et la sécurité alimentaire sont meilleures que dans la moyenne des familles, le mercredi il n’y que des légumes pour ne pas donner des habitudes que les enfants ne retrouveront pas en famille. La possibilité d’étudier reste plus aisée à Katimel que dans les familles.
Cependant il est constant que l’on cherche à ce que l’enfant apprenne à aimer sa famille telle qu’elle est avec les souffrances et les insuffisances qu’elle comporte. Il semble que l’on cherche plus aller de l’avant que de se confronter à des blessures liées à l’abandon et à la division familiale.
Des congés en famille sont organisés pour préparer une réunification familiale dans la famille élargie : grands-parents, grandes sœurs, oncles, tantes, cousines, ou une famille d’accueil.
Le devenir des enfants
Quelle que soit la durée du séjour, les causes de l’abandon et le désir de l’enfant de rester à Katimel, tout est mis en œuvre avec patience et persévérance pour que l’enfant soit pris en charge par une famille, soit la famille biologique élargie, soit des familles d’accueil.
Les familles sont recherchées malgré les silences des enfants qui quelquefois se trouvent bien à Katimel et n’ont pas envie de repartir bien que les conditions de vie à la maison restent modestes.
Les membres de la famille élargie sont incités à reprendre l’enfant, convaincus qu’ils doivent assumer leur responsabilité vis-à-vis de l’enfant.
Il reste difficile d’envisager la fin des études pour les plus grandes et quitter une maison où elles sont en sécurité. La maison peut financer une formation professionnelle comme coupe et couture ou esthétique.
L’équipe accepte à regret mais respecte les choix de l’enfant qui souhaite retourner à la rue. L’enfant fait ses choix mème s’il est incité à se prendre en main et éduquer à la responsabilisation sur les conséquences.
Les jeunes femmes qui ont vécu à Katimel ont des parcours différents comme tout enfant d’une même famille. Certaines ont fait ou font des études supérieures financées par des parrainages. D’autres ont été dotées et mariées. Quelques-unes encouragent la mission par leur présence et par l’accueil de filles chez elles pendant les vacances. D’autres restent instables avec autant de conjoints que d’enfants vivant de petits commerces peu lucratifs.
Regards extérieurs sur la maison Katimel
La mission Katimel à Lubumbashi est reconnue et encouragée par les partenaires qui s’occupent des enfants à la rue.
Les Œuvres de maman Marguerite d’origine Salésienne dont Katimel est membre sont une aide par ses dons et les formations offertes. De nombreuses autres structures sont venues apporter leur contribution à la problématique croissante des enfants abandonnés chacune avec ses méthodes et ses moyens sans qu’il y ait de concurrence ou de superposition.
Dans la cité la maison est connue. De nombreux dons en nature venant de commerçants, de voisins ou de la paroisse, sont réalisés montrant l’utilité et encourageant la mission. La présence des jeunes filles au lycée Tujikazé est appréciée pour leur pertinence (déléguée de classe, assiduité aux devoirs) et permet de changer le regard sur les enfants délaissés.
En bref
230 enfants sont passés dans la maison sans compter celles qui n’ont fait que rester pour quelques jours avant de retrouver les familles qui les cherchaient.
14 à 20 enfants sont présents et quelques enfants sont aidés en externat.
La réinsertion familiale est laborieuse et délicate : environ 10 par an et autant de retours dans la rue en rapport avec 35 a 40 enfants qui sont recensés dans l’année. Les autres enfants sont placés dans d’autres structures.
Certaines filles séjournent plusieurs années, peuvent faire des études et s’insérer dans la société avec le courage et la volonté qu’aucun enfant ne se retrouve dans la situation qu’elles ont connue.

Il y a un reportage sur les garçons et les filles à la rue pris en charge par Le Chemin Neuf. Cette prise en charge est semblable à celle de Katimel avec des moyens beaucoup plus importants. Voici le lien: https://www.vaticannews.va/fr/taglist.paesi-e-luoghi.Africa.Repubblica-Democratica-del-Congo.html#1 Vous le copiez et le mettez dans votre barre d’adresse. Vous pouvez aussi vous abonner à la lettre du Vatican.
Des cartes sont proposées à partir de dessins réalisés par les filles de Katimel au prix de 5€ les 4 cartes. Vous pouvez en commander avec le bon de commande joint

Le 24 novembre l’association a organisé une soirée débat au CNP studio à Tours
Cinquantenaire du Cinéma National Populaire des Cinémas « STUDIO » de TOURS
Jeudi 24 Novembre 2022 – 20h
Le CNP et KATIMEL, le Café des Femmes, Frères des Hommes, Réseau Afrique 37 présentent
Fillettes à la rue en Afrique
En Afrique de nombreux enfants sont jetés à la rue suite à la guerre et à la misère. Ces enfants sont le plus souvent accusés de sorcellerie. Certains sont accueillis et réinsérés; d’autres restent dans la rue. Des femmes sont également victimes de violence et partagent ce drame. Quelles sont les voies pour échapper à ces violences?
FILM : Maman Colonelle : documentaire
de Dieudonné HAMADI /RDC-France / 2017/ 72’.
Débat avec Danièle Meyer, art-thérapeute
Buffet Théâtre par la Compagnie Jamais Trop d’Art au profit de l’association KATIMEL les 24 et 25 septembre 2022
Quel est le point commun entre un joli jeu de jambes gainées dans des collants ravissants, Rabelais, la musique d’Europe Centrale et … les petites filles jetées à la rue en République Démocratique du Congo ?
L’élément commun, c’est une très belle manifestation de « Buffet Théâtre », jouée par la Compagnie « Jamais Trop D’art », pour l’Association Katimel, dans la Salle Rabelais à Saint-Cyr-sur-Loire, les 24 et 25 septembre 2022 et qui a réuni ???? personnes.
La pièce est de Roland Topor, auteur prolifique, qui a toujours pris le parti de la liberté et de la tolérance. Une réflexion écrite en 1994, qui va au-delà d’une simple distraction, et qui rejoint tous les thèmes d’une actualité tragique. Situations absurdes, mais pas tant que ça, car la réalité nous révèle parfois des événements autrement inconcevables.
Merci à la troupe, excellente, avec une mise en scène très créative; le dialogue avec la troupe autour du buffet après la représentation a permis d’aller plus loin et de partager impressions et questions.
Les représentations ont permis de récolter des fonds qui iront directement à la maison d’accueil « Katimel », fondée à Lubumbashi, pour assurer l’hébergement et la réinsertion des jeunes filles abandonnées à la rue.
Pour finir, savez- vous ce que signifie « Trom », un mot qui revient régulièrement dans la bouche des migrants de la pièce, comme un fil rouge ? Intraduisible, certes, mais on s’accorde finalement pour dire que l’on peut en approcher le sens en traduisant par « sourire silencieux » ?
Nous avons souri et souvent ri avec cette pièce de Topor, et, avec ce sourire, nous avons pris conscience de l’absurdité de certaines de nos relations humaines. Et nous avons eu la joie de partager, même indirectement, la cause de KATIMEL, encore trop méconnue.